A la recherche des Cassan - 2006

Petite Histoire de la spéléologie laotienne

 

Au milieu des années 90, la trace d’Henri Cassan avait été recherchée en vain dans le sud de la France. De longues heures passées au téléphone, à contacter les innombrables Cassan de Midi-Pyrénées, n’avaient abouti à rien. A tel point que nous avions fini par penser que le temps avait prélevé son tribu. 

Mais
cinquante ans après avoir quitté le Laos, Henri, toujours bien vivant, publie ses mémoires. “Quand le riz sentait la poudre” est une chronique d’amour et de guerre, qui entremêle l’histoire d’un jeune officier français, venu chercher son destin en Indochine, et celle d’une jeune vietnamienne de la haute société.

Le livre est repéré à l’automne 2006. Un coup de fil à la maison d’édition suffit pour établir un contact avec Henri, toujours alerte à quatre vingts ans révolus. Une longue conversation téléphonique n’était évidemment pas suffisante pour partager expériences et passions, et rendez-vous fut pris. Quelques jours plus tard, le colonel Henri Cassan nous attendait sur le quai de la gare de Marne-la-Vallée. Un fier gaillard, à la silhouette trapue et puissante, qui, jusqu’à 75 ans, avait continué à pratiquer l’escalade. Au cours d’un somptueux repas dans un restaurant asiatique - évidemment - puis dans sa maisonnette sur les bords de Marne, nous avons échangé souvenirs, actualités, projets, topographies et images. Marie, notre héroïne des aventures souterraines laotiennes, fatiguée, ne put participer à cet entretien, mais Angéline, sa fille et Philippa, sa petite-fille, vinrent renforcer la mise en place de ce véritable pont dans l’espace et le temps.

Tristement, Marie s’éteindra quelques semaines après. Henri la rejoindra paisiblement trois ans plus tard, en décembre 2009, pendant la préparation de l’expédition Khammouane 2010, qui avait justement pour objectif principal la poursuite de l’exploration de la rivière “Marie Cassan”, et à laquelle devait participer Philippa sa petite fille...

Le siphon amont qui avait arrêté Henri en 1948 et 1953 sera franchi par nos camarades de l’équipe Plongée. Et dans la foulée, les différentes cavités qui composent le Système Cassan seront interconnectées et associées aux pertes de la Nam Koang, treize kilomètres plus à l’ouest, explorées depuis 1998 par l’équipe de “Pollo” Giovanni Polletti et Andrea Benassi, nos amis italiens, constituant ainsi le complexe Sbardella-Cassan, dont l’exploration n’est pas terminée.

 
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Henri Cassan, en novembre 2006, dans sa retraite de Marne la Vallée.

Sur la table, les archives familiales et Spelunca bien sûr ...


L’équipe Plongée de l’expédition Laos 2010 devant la plaque commémorative installée en 1948

 
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