La région de Thakhek - Christian Rachou - 1947

Petite Histoire de la spéléologie laotienne

 

En 1947, le capitaine Christian Rachou est médecin à l’hôpital de Thakhek. Il profite de son temps de loisir pour parcourir l’arrière-pays et explorer les cavités les plus faciles d’accès.

A 32 ans, s’il n’est pas vraiment spéléo, Christian est cependant un montagnard émérite, avec à son actif la première de la face Sud du Néouvielle, avec Elie-Charles Fazeuilles, en juillet 1937. Les falaises calcaires autour de Thakhek lui offrent un splendide terrain de jeu pour la pratique de l’escalade. Mais ces falaises sont aussi percées de nombreuses grottes, qui attirent inévitablement l’attention de notre explorateur.

En compagnie d’amis, il parcours ainsi plusieurs traversées de pitons karstiques, notant leur localisation, les dates d’exploration et décrivant soigneusement chaque cavité visitée. Son carnet est un modèle dont devraient s’inspirer nombres de spéléologues “modernes”.


Ce travail d’inventaire, il l’accomplit de façon toute naturelle. Car Christian Rachou est aussi un philatéliste passionné, un marcophile qui collectionne les “entiers”. C’est cette passion de collectionneur qui nous permettra, avec l’aide de sa famille, de retrouver ses traces et de reconstituer son parcours spéléo au Laos.

Tham Xieng Liab, une belle “classique” à proximité immédiate de Thakhek, est manifestement sa destination préférée, puisqu’il la visitera une dizaine de fois ! Pour mémoire, ce site superbe est devenu aujourd’hui un “hot spot” d’escalade mis en valeur par un couple de jeunes grimpeurs passionnés (voir le site de greenclimbershome).

A coté des “classiques”, il explore aussi quelques cavités remarquables, dont une grotte-tunnel de 800 m dont nous ignorions l’existence.

Il repère en particulier une émergence très intéressante dans le village de Ban Thathot, à proximité de Nhomalat. Faute de moyens techniques suffisants, et en particulier de canots pneumatiques, il ne peut l’explorer.






 

Christian Rachou, Médecin-Général, en 2001.

 Retour à “Marie Cassan”  1953 Marie_Cassan_1953.htmlMarie_Cassan_1953.htmlshapeimage_2_link_0
 La traversée de la Xé Bang Faï 1905Xe_Bang_Fai.htmlXe_Bang_Fai.htmlshapeimage_3_link_0
A la recherche des Cassan  2006 A_la_recherche_des_Cassan.htmlA_la_recherche_des_Cassan.htmlshapeimage_4_link_0
   La grotte “Marie Cassan”  1948 Marie_Cassan.htmlMarie_Cassan_1953.htmlshapeimage_5_link_0

Au pied de la falaise deux gros ruisseaux souterrains sortent de tunnels naturels dont l’exploration reste à faire. Elle nécessiterait un canot de caoutchouc. L’entrée du premier tunnel est haute de 3 à 5 mètres, elle se rétrécit très rapidement dans son cours souterrain ; l’entrée du 2ème tunnel n’a pas plus de 3 mètres, elle semble aboutir dans une salle plus vaste pour rejoindre le premier ruisseau. L’ensemble est dominé à plus de 100 mètres environ par l’entrée d’un trou géant qu’il serait intéressant d’explorer”.

Ces repérages vont être précieux à un autre spéléo, militaire lui aussi, le capitaine Cassan, alors en poste au Vietnam voisin. A peine un mois plus tard, Henri Cassan arrive à son tour à Ban Thathot. Il va y explorer les deux tunnels et le “trou géant”, et parcourir une des plus longues et des plus belles rivières souterraines du Laos.

Fin 1948, Christian Rachou quitte Thakhek pour Luang Prabang, où il poursuit ses visites de cavités. Il rapporte que l’une d’elle, bien distincte des fameuses grottes de Pak Ou, contient des milliers de statues de Bouddha. Nous n’avons nulle part ailleurs trouvé mention de cette grotte. Une autre histoire à suivre ?

Devenu Général, chirurgien des hôpitaux militaires, Christian Rachou sera amené, bien plus tard, à organiser le service médical des Jeux Olympiques d’hiver à Grenoble en 1968. Un bien beau parcours !


La grotte “Marie Cassan” Marie_Cassan.htmlMarie_Cassan_1953.htmlshapeimage_6_link_0
 La traversée de la Xé Bang Faï 1905Xe_Bang_Fai.htmlXe_Bang_Fai.htmlshapeimage_7_link_0