Aller jusqu’à Thakhek

Traverser la Thaïlande - De Bangkok à Nakhon Phanom

 
 

Ce document est une tentative de présentation exhaustive des dispositions à prendre pour que votre séjour au Laos soit profitable. Il est issu de la compilation de notes accumulées au long d'une quinzaine d'expéditions. Il est actualisé en fonction de l'évolution de la situation au Laos et en Thaïlande et de celle de nos propres pratiques.

Les renseignements qui suivent vous permettront de parvenir à destination, au cas où vous devriez voyager seul, sans l'accompagnement d'un "ancien".


Le point de départ de l'aventure est l’aéroport de Bangkok. De là, la première épreuve consiste à atteindre Thakhek, qui est la porte d'entrée au Khammouane, cible de nos expéditions. D'autres itinéraires sont bien entendu possibles, puisque tous les chemins mènent à Rome, mais c'est celui-ci qui est le plus souvent parcouru. Traverser la Thaïlande ne pose pas de difficulté particulière dès qu'on connaît la procédure. Votre itinéraire sera donc le suivant :

Aéroport international de Bangkok  (Suvarnabhumi) -> Aéroport national (Don Muang) -> Nakhon Phanom -> Thakhek


Arrivée à Bangkok

A la descente de l’avion, ne trainez pas : le passage des formalités de police prend du  temps. Vous avez bien sûr rempli dans l’avion la fiche de renseignements nécessaire pour obtenir le visa d’entrée en Thailande. Il ne vous reste donc plus qu’à trotter pour ne pas vous retrouver derrière les 400 passagers débarqués en même temps que vous ! Comme vous êtes malin, vous aurez bien sûr pensé à réserver un siège sur l’avant de l’appareil, histoire de gagner encore un peu de temps... C’est un détail qui peut faire la différence (voir plus loin)

Il vous faudra un peu d’argent liquide (bahts : 1 € = 40 bahts environ) que vous retirerez soit à un des guichets de change, juste après les formalités de police et la récupération des bagages (ne changez pas dans le hall de récupération des bagages, c’est nettement plus cher !), soit à un point carte bleue (ATM), un peu partout dans l'aéroport. L'utilisation des machines ATM peut être déstabilisante la première fois si on ne remarque pas que le message est aussi écrit en anglais (voir photo). Comptez une centaine d’€ pour couvrir vos frais en Thaïlande. Pas d’inquiétude à avoir en cas de “surplus” car les bahts sont acceptés au Laos. Les bureaux de change vous permettront d’acheter aussi les 30 dollars dont vous aurez besoin à la frontière laotienne pour acquitter les frais de visa. Pour éviter toute perte de temps, organisez-vous avec vos coéquipiers pour qu’un seul retire de l’argent pour tous. Emportez donc avec vous 130 € en billets de 10 €.


Vous devez ensuite rejoindre Nakhon Phanom, ville frontière sur le Mékong, face à Thakhek. Pour cela, deux possibilités existent : bus ou avion. A l’aller, l’option la plus confortable et la plus rapide est l’avion, pour un coût modique (environ 45 €). Au retour, les horaires de vol ne permettent pas une correspondance confortable avec les vols internationaux. Et en cas de pépin à l’aller (correspondance manquée, bagages égarés...), le bus est aussi une solution de secours tout à fait correcte (voir plus bas).


Accéder à Don Muang

Vous avez opté pour un vol Bangkok - Nakhon Phanom. Première difficulté : il faut changer d’aéroport. Les vols intérieurs utilisent l’aéroport de Don Muang, situé à une heure de route de Suvarnabhumi. Une navette gratuite est disponible au troisième étage de l’aéroport. Deux compagnies assurent le vol vers Nakhon : Nok Air le matin, à 10h (et 19h) et Air Asia, le soir à 15h. Attention, avec Nok Air, à 10 h), vous n’avez que 2h30 pour rejoindre l’embarquement. C’est un peu juste et vous ne devrez pas traîner ! Le vol du soir avec Air Asia ne permet pas de rejoindre Thakhek le même jour (la frontière ferme tôt) et oblige à passer une nuit à l’hôtel à Nakhon.

Au moment de réserver vos billets, pensez à demander 10 kg de supplément bagage : sur les vols intérieurs, vous n’avez droit qu’à 7 kg en cabine, et 15 kg en soute... (contre 12 et 23 kg respectivement sur la plupart des vols internationaux).


Itinéraires de secours

Via Sakhon Nakhon

On peut, en cas de nécessité, prendre un vol Bangkok - Sakhon Nakhon , une petite ville située à 70 km de Nakhon Phanom (départ à 8h, 13h et 19h avec Nok Air, 18h avec Air Asia). Il faut ensuite moins de 2 heures de route en taxi pour rejoindre Nakhon.


Trajet en bus

Si pour une raison quelconque vous avez manqué votre vol Bangkok - Nakhon Phanom, empruntez un taxi pour vous rendre directement à la gare routière (Moatchit - Northern Bus Station). Pour cela, dans l’aéroport, suivez les panneaux «Taxi» qui vous conduiront au lieu où se fait la prise en charge. Si vous êtes en ville, faites simplement signe à un taxi vide. Vérifiez que le chauffeur mette son compteur en route pour éviter de vous faire escroquer (put the meter on please !). N'hésitez pas à demander à changer de taxi si le chauffeur refuse, ce qui met fin à la discussion. Il vous sera parfois difficile de vous faire comprendre, car les Thaïs ne parlent généralement ni l'anglais ni le français. Coût de la course depuis l’aéroport : environ 500 baths. Le chauffeur vous demandera peut être si vous souhaitez utiliser l'autoroute. Oui, sans hésitation. Vous aurez à régler vous-même le péage (100 baths).

Le taxi vous déposera au niveau du premier étage (second floor !..) de la gare routière. Immédiatement à droite en entrant, vous trouverez les guichets des bus VIP (prononcez vi-aïe-pi). Il s'agit de bus très confortables, climatisés, équipés de vastes sièges qui basculent largement pour vous permettre de dormir dans des conditions acceptables. En tous cas, nettement mieux que dans les avions ! Cherchez le guichet qui alimente le bus pour Nakhon Phanom. Tarif, environ 800 bahts (aller simple – 20 €). Vous pourrez peut être choisir votre siège. Préférez un siège au centre du bus, nettement plus confortable. Si vous avez le choix, demandez à partir le plus tard possible (19 h ou 20 h). En effet, plus tôt vous arriveriez à Nakhon Phanom à 4 h du matin, et il ne vous resterait plus qu'à errer dans la ville déserte en attendant l'ouverture des premiers bistrots (7 h) et de la frontière (8 h)  !

L’embarquement s'effectuera au fond à gauche du hall de la gare, par une galerie en pente douce qui s'ouvre dans un coin-cafétéria où vous vous serez probablement restauré et abreuvé avant le départ.

Aussitôt le ticket pris, temps libre. Déposez vos bagages à la consigne, à une cinquantaine de mètres à gauche de l'entrée, là où un tas de valises et de colis divers s'amoncellent, juste avant la cafétéria et à hauteur des toilettes. Pas d'inquiétude, malgré le capharnaüm apparent, vous n'aurez pas de problème de vol ou de perte. Abandonnez votre sac et partez tranquille vous promener dans Bangkok. Attention, la gare routière est vaste et une noria incessante de véhicules y absorbe plus de la moitié du flux de passagers et de marchandises qui dessert une mégapole de 15 millions d'habitants. C'est dire qu'on arrive à s'y perdre. Prenez donc soigneusement vos marques avant de partir à l'aventure.

En fonction de votre horaire d'arrivée à Bangkok, vous n'aurez peut être pas beaucoup de

Lat Prao – Central Market

Ce centre commercial est situé à 10 min de taxi du terminal routier. Bons restaurants (un japonais intéressant), supermarché en sous-sol (piles, vivres de course…). Divers articles sur les étages (vêtements, matériel de camping… pas de matos spéléo, faut pas rêver !). Achetez piles et vivres de course (fruits secs, barres de céréales…) que vous aurez du mal à trouver à Thakhek, dernier point "civilisé" au Laos.

Les matériels photo et informatique sont un peu moins cher en Thaïlande, mais vous n'y ferez que difficilement de bonnes affaires. On trouve mieux en cherchant un peu sur eBay. Si vous y tenez, et avec un peu de temps, allez faire un tour dans le centre de Bangkok, au Pantip Plaza, souk moderne dans un immeuble de cinq étages où s'entassent pêle-mêle vendeurs de matériel informatique, de DVD pirates et de gadgets en tous genres. Mais cela vous demandera deux heures de transport (AR).

temps. Probablement juste de quoi faire quelques courses. Alors, en ce cas, direction Lat Prao…

Il est temps de retourner à la gare routière. Une dernière bière et embarquement pour Nakhon. La nuit tombe, vous ne verrez rien de la traversée de la Thaïlande. N’ayez pas de regrets parce que, de toute manière, il n'y a rien à voir. Immenses lignes droites, plaine à perte de vue, usines de transformation de produits agricoles. Bof… il vous faudra revenir une autre fois pour visiter le Nord (Chiang Mai) ou le Sud (Krabi, Phukhet, Kho Samui…) et profiter un peu du pays. Vers minuit, un arrêt pipi vous permettra aussi de vous restaurer et de vous abreuver : avec votre billet de bus, vous avez reçu une série de tickets-restaurant. Suivez la file et faites comme tout le monde… Ne traînez pas, la pause est courte, et repérez bien votre bus si vous ne voulez pas vous retrouver seul, sans bagages, au milieu de vous ne saurez où ! Attention, dans le bus la climatisation est le plus souvent réglée très bas, et la couverture fournie peut être en peu juste pour vous éviter un gros rhume. Gardez votre veste à portée de main. Certains n'hésitent pas à porter un passe-montagne !


Arrivée à Nakhon. le jour se lève. Il ne reste plus qu’à traverser le Mékong. En attendant le bus-navette qui sert au franchissement de la frontière, vous aurez peut-être envie de découvrir le grand fleuve et jeter un coup d’oeil sur le karst du Khammouane... Voyez si le personnel de la gare routière accepte de vous garder les bagages et faites un saut en Tuk-Tuk jusqu’au bord du fleuve  !

Le Mékong

Fleuve mythique, frontière entre la Thaïlande et le Laos. Un kilomètre de large. En thaï, Mae Kong signifie Grande Rivière. En face, les brumes matinales dévoilent doucement tours et pinacles. Votre rêve de spéléologue est en train prendre corps. Demain, il sera réalité.

On trouve des petits bistrots non loin de l’ancien poste de douane. Tôt ouverts, vous pourrez y petit-déjeuner grassement pour 50 bahts. Allez ensuite faire un tour dans le bazar voisin. Il y a toujours des trucs à grappiller : lunettes à 2 €, vêtements à vil prix, casquettes et chapeaux…



Thakhek – Lao PDR

Après le passage du ”Pont de l’Amitié”, un visa touristique d'un mois vous sera délivré contre 30 $ (attention, les euros ne sont pas acceptés, où alors, pour rendre service, avec une parité 1:1 !). C'est moins cher qu'à Paris, beaucoup plus rapide évidemment, et surtout vous ne risquez pas de voir votre passeport s'égarer. Prévoyez une paire de photos d'identité, mais inutile de les donner tant qu’on ne vous les demande pas !


Retrouvailles à l’hotel Inthira avec les copains déjà arrivés, autour d'un café et d'une bière, puis derniers achats. D'année en année, on trouve plus facilement le nécessaire à Thakhek, et il n'est plus besoin de se charger comme un mulet à Bangkok.

Ensuite, direction le camp de base. Entre deux et huit heures de tape-cul selon l'éloignement et l'état des pistes. Souvent, à l'arrière d'une camionnette plus ou moins bâchée, aux amortisseurs approximatifs, assis sur des bancs à peine rembourrés. En 2004, pris sous la "pluie des mangues" qui avait rendu les pistes boueuses et impraticables, nous avons dû changer d'objectif. En 2006, en raison de la sécheresse, c'est la poussière qui fut notre principal soucis. Pour avoir rencontré des problèmes pulmonaires, mineurs mais désagréables, pendant plusieurs mois après le retour en France, nous emportons maintenant toujours des masques antipoussière.

Arrivée au village, installation des coins couchage, repas, dodo… demain le grand jeu commence..